le clairon

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L'air est pur, la route est large

Le clairon sonne la charge

Les zouaves vont chantant

Et là-haut sur la colline

Dans la forêt qui domine

Le Prussien les attend


Le clairon est un vieux brave

Et lorsque la lutte est grave

C'est un rude compagnon

Il a vu mainte batailles

Et porte plus d'une entaille

Depuis les pieds jusqu'au front


C'est lui qui guide la fête

Jamais s a fière trompette

N'eut un accent plus vainqueur

Et de son souffle et de sa flamme

L'espérance vient à l'âme

Le courage monte au cœur


On grimpe on court on arrive

Et la fusillade est vive

Et les Prussiens sont adroits

Quand enfin le cri se jette:

"En marche ! A la baïonnette !"

Et l'on entre sous le bois.

Paroles Paul Déroulède

Musique Emile André 

1875

A la première décharge

Le clairon sonnant la charge

Tombe frappé sans recours

Mais par un effort suprême

Menant le combat quand même

Le clairon sonne toujours


Et cependant le sang coule

Mais sa main qui le refoule

Suspend un instant la mort

Et de sa note affolée

Précipitant la mêlée

Le vieux clairon sonne encor.


Il est là, couché sur l'herbe

Dédaignant, blessé superbe,

Tout espoir et tout secours;

Et sur sa lèvre ensanglanté

Gardant sa trompette ardente

Il sonne, il sonne toujours.


Puis dans la forêt pressée

Voyant la charge lancée

Et les zouaves bondir

Alors le clairon s'arrête

Sa dernière tâche faite,

Il achève de mourir.

LES CHANSONS DE PAULETTE